DES MUNICIPALITÉS AU FRONT POUR LE CLIMAT ET L’HABITATION

De plus en plus, à la conférence internationale sur les changements climatiques (COP30), le monde entier se tourne vers les municipalités. Bien que leur reconnaissance officielle au sein des négociations climatiques soit récente – depuis 2023 seulement –, les administrations locales sont déjà au front depuis bien plus longtemps, déployant des solutions concrètes autant pour alléger le bilan carbone que pour protéger leurs citoyennes et citoyens. Pensons notamment aux investissements en mobilité durable, à la protection de la biodiversité par la conservation des milieux naturels ou aux mesures d’adaptation aux inondations et aux îlots de chaleur, comme le verdissement des espaces publics. 

Le Québec doit aujourd’hui orchestrer une réponse forte, cohérente et ambitieuse face aux crises interreliées de l’habitation, du climat et de la biodiversité. Les villes et villages sont prêts. Et ils demandent que l’on avance ensemble.

À titre d’exemple, la convergence des défis se manifeste dans la mise à niveau des infrastructures d’eau. C’est un chantier prioritaire, tant pour pouvoir construire plus de logements que pour en assurer la résilience lors de pluies diluviennes, un aléa qui fait maintenant partie de la nouvelle réalité québécoise. 

En 2022, en pleine campagne électorale québécoise, les municipalités avaient tiré la sonnette d’alarme au sujet de l’adaptation aux changements climatiques. Ironie du sort, le jour même, des précipitations records allaient inonder de très nombreux ménages. 

L’année suivante, plusieurs municipalités étaient en état d’alerte, cette fois face aux feux de forêt qui ont ravagé d’importants pans du territoire. Rappelons-nous, il avait alors fallu évacuer Lebel-sur-Quévillon et Chapais et, partout au Québec, se réfugier à l’intérieur pour éviter de s’empoisonner en respirant. À l’apogée de ces événements, l’appel des mairesses et des maires en action a été lancé, identifiant clairement le lien entre les solutions en matière d’habitation et celles pour les changements climatiques. 

Des solutions existent. Maintes d’entre elles passent par l’aménagement des milieux de vie et exigent une mise à contribution directe des compétences municipales. D’autres passent directement par des interventions à l’échelle des bâtiments, par exemple en ciblant des rénovations écoénergétiques pour décarboner efficacement, ou en adaptant nos bâtiments pour qu’ils soient plus résilients aux aléas. 

Déjà, toutes les municipalités régionales de comté sont à l'œuvre pour élaborer des plans climat avec l’appui du gouvernement, une première étape salutaire. Pour des changements soutenables, il est maintenant temps que nos politiques climatiques soutiennent un mode de vie décarboné, qui soit abordable et résilient face aux dérèglements climatiques qui s’intensifient. En Californie, une partie des revenus du marché du carbone, opéré conjointement avec le Québec, est déjà dédiée à cet objectif: face aux feux de forêt et aux changements climatiques, la Californie mise sur des écoquartiers abordables. 

En construisant des milieux de vie complets bien desservis en infrastructures de mobilité durable, on peut permettre à plus de ménages d’adopter un mode de vie sobre en carbone et résilient, tout en améliorant leurs conditions d’habitation. Au Québec aussi, on pourrait faire d’une pierre deux coups en soutenant de différentes manières un développement urbain et rural adapté au climat et qui contribue à diminuer notre empreinte carbone. Un soutien accru du Fonds vert au transport en commun, tel qu’il était initialement prévu, aiderait également les municipalités de toutes les régions à atteindre ces objectifs prioritaires. 

Les Québécois et les Québécoises attendent de nous de continuer d’agir face aux changements climatiques, tout en tenant compte de l’augmentation du coût de la vie et en répondant à la crise de l’abordabilité en habitation. Nous prenons acte de l’ensemble de ces préoccupations et nous engageons à agir en ce sens. 

À moins d’un an des élections québécoises, alors que toutes les formations politiques à l’assemblée nationale réfléchissent à la meilleure utilisation des sommes dédiées à l’action climatique, nous rappelons que les villes sont à la fois en première ligne, et déjà en action pour le climat et pour l’habitation. Nous tendons la main pour préparer la suite.


Signataires

Maude Marquis-Bissonnette, mairesse de Gatineau 

Guy Caron, maire de Rimouski

Alexandra Labbé, mairesse de Chambly

André Beauregard, maire de Saint-Hyacinthe

Bruno Marchand, maire de Québec

Christine Beaudette, mairesse de Boisbriand

Frédéric Broué, maire de Sainte-Agathe-des Monts

Guillaume Lamoureux, maire de La Pêche

Isabelle Auger, mairesse de St-Lin-Laurentides

Jacques Poulin, maire de Fossambault-sur-le-Lac

Loïc Blancquaert, maire de Saint-Lambert

Marc-André Guertin, maire de Mont-St-Hilaire

Mathieu Lapointe, maire de Carleton-sur-Mer

Mathieu Traversy, maire de Terrebonne

Miguel Lemieux, maire de Salaberry-de-Valleyfield

Paul Germain, maire de Prévost

Philôme La France, maire de Petit-Saguenay

Rémi Barbeau, maire de St-Jérôme

Sébastien Couture, maire de Stoneham-et-Tewkesbury

Sébastien Marcil, maire de Saint-Roch-de-l'achigan

Soraya Martinez Ferrada, mairesse de Montréal

Stéphane Boyer, maire de Laval

Sylvain Casavant, maire de Saint-Mathias-sur-Richelieu

Véronique Venne, mairesse de Sainte-Marie-Salomé

Pour ajouter votre nom à la liste des signataires: